Non classé

Les Impacts sur les ménages à faible revenu

Les Impacts sur les ménages à faible revenu 900 479 Lobby Climatique Citoyen - CCL France

Laser talk 4 – Les impacts :

Question : Comment la contribution carbone avec revenu climatique impacte-t-elle les ménages à faible revenu ?

Réponse : Avec une contribution carbone couplée à un revenu climatique, plus de 70% des ménages français auront plus ou autant d’argent dans leur porte-monnaie, et les ménages à faible revenus seront ceux qui en bénéficieront le plus [1].

Comment cela se fait-il ? Simplement parce que les ménages à faible revenu ont généralement une empreinte carbone plus faible que la moyenne nationale [2]. Lorsque les distributeurs d’énergie et les entreprises augmentent leur prix pour compenser le coût de la contribution carbone, ces augmentations se répartissent uniformément sur leurs produits et services, peu importe qui les achète. Comme les 10% des Français les plus modestes ont une empreinte carbone 3,9 fois plus faible que les 10% les plus riches, ils payent donc moins par la contribution carbone qu’ils ne perçoivent par le revenu climatique. Et inversement pour les ménages riches.

Cependant, environ 10% des ménages modestes ont une empreinte carbone bien plus élevée que la moyenne nationale, parce qu’ils utilisent des équipements polluants de façon très intense. Par exemple, en effectuant de longs trajets quotidiens en voiture thermique ou en chauffant au fioul une grande maison mal isolée [1].

Par souci d’équité, le revenu climatique peut être majoré – comme en Autriche et au Canada – pour s’assurer que la totalité des ménages modestes soit gagnante. De plus, les subventions pour des investissements verts (comme la voiture électrique, l’isolation thermique ou la pompe à chaleur) peuvent être adressées en priorité aux ménages modestes, afin de les aider à réduire fortement leur empreinte carbone.

De par son mécanisme, la contribution carbone couplée à un revenu climatique profite à la majorité des ménages, et en particulier aux ménages modestes. C’est actuellement le cas au Canada, où 80% des familles sont bénéficiaires nettes [3]. Les modèles donnent les mêmes résultats aux États-Unis [4], au Royaume-Uni [5] et dans tous les pays du monde [6]. Peu importe le pays considéré, les ménages à faible revenus ont généralement une empreinte carbone plus faible que les ménages aisés, et sont gagnants avec un système de contribution carbone et  revenu climatique.

En bref : Les ménages à faible revenu ont une empreinte carbone plus faible que les ménages aisés. Ainsi, la taxe carbone couplée à un revenu climatique va profiter à 60% des ménages français, dont en grande majorité les ménages modestes. Pour s’assurer que les ménages modestes avec une forte empreinte carbone soient protégés, le revenu climatique peut être majoré et les subventions pour équipements verts doivent leur être adressées en priorité afin de les aider à réduire leur empreinte carbone.

[1] BUREAU, Dominique, HENRIET, Fanny et SCHUBERT, Katheline. 2019. Pour le climat : une taxe juste, pas juste une taxe. Conseil d’analyse économique. Les notes du Conseil d’analyse économique, N° 50. Lien 

[2] MAILLET, Paul. 2020. L’empreinte carbone des ménages français et les effets redistributifs d’une fiscalité carbone aux frontières. OFCE. Policy brief n°62 Lien

[3] Voir Laser Talks sur le Canada (en cours de rédaction)UMMEL, Kevin. 2020. Household Impact Study II (HIS2): The impact of a carbon fee and dividend policy on the finances of U.S. households. Citizens’ Climate Lobby. Lien

[4] BURKE Josh et al. 2020. Distributional impacts of a carbon tax in the UK. London School of Economics & Vivid Economics. Lien

[5] BUDOLFSON, Mark et al. 2021. Protecting the poor with a carbon tax and equal per capita dividend. Nature Climate Change Lien

Ce que dit le dernier rapport du GIEC sur la taxe carbone avec revenu climatique

Ce que dit le dernier rapport du GIEC sur la taxe carbone avec revenu climatique 768 403 Lobby Climatique Citoyen - CCL France

Ce lundi, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation. Ce volet résume les connaissances scientifiques les plus récentes concernant les impacts du changement climatique sur les écosystèmes et les sociétés humaines, les vulnérabilités associées ainsi que les potentielles voies d’adaptation.

Le rapport traite également spécifiquement de la tarification du carbone et du revenu climatique dans son 18e et dernier chapitre. Par exemple, il cite un rapport de 2019 du Fonds Monétaire International affirmant que « parmi les différentes stratégies d’atténuation visant à réduire les émissions de CO2 des combustibles fossiles, la taxe carbone est la plus puissante et la plus efficace, car elle permet aux entreprises et aux ménages de choisir eux-mêmes les moyens les moins coûteux pour réduire leur consommation d’énergie et se convertir à des alternatives plus vertes. »

Le GIEC souligne une deuxième fois l’importance de la tarification du carbone :

« La tarification des gaz à effet de serre, y compris le carbone, est un outil crucial dans toute stratégie efficace d’atténuation du changement climatique, car elle fournit un mécanisme permettant de lier l’action climatique au développement économique. »

Les bénévoles du Citizens’ Climate Lobby (CCL) le savent bien, coupler un revenu climatique à la tarification du carbone est une condition importante pour s’assurer que les ménages à revenu faible ou moyen soient avantagés par la mesure. Sur ce point, le rapport du GIEC est également en accord avec CCL, notant que :

« les risques liés aux coûts d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre pourraient également être graves si aucune redistribution progressive des revenus de la tarification du carbone n’est appliquée… utiliser les recettes fiscales pour rembourser les citoyens qui sont impactés de manière disproportionnée […] est sûrement l’une des caractéristiques les plus critiques de la taxe carbone. »

Le GIEC explique également que de nombreux pays ont déjà mis en place des systèmes de tarification du carbone :

« En 2019, 57 pays dans le monde avaient mis en œuvre ou prévu la mise en œuvre de la tarification du carbone. Ces initiatives couvrent 11 gigatonnes de CO2 soit environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Les prix du carbone dans les initiatives existantes varient entre 1 $ et 127 $ par tonne de CO2, tandis que 51 % des émissions couvertes coûtent plus de 10 $ par tonne de dioxyde de carbone. »

Et le rapport souligne que la tarification du carbone peut stimuler l’innovation de nouvelles technologies propres :

« Pour une transition des technologies polluantes vers des technologies propres, des instruments mobilisant les forces du marché économique tels que la taxe carbone devraient être envisagés parallèlement aux subventions et autres mesures qui stimulent l’innovation… [la tarification du carbone peut aider] à stimuler l’innovation et l’efficacité systémique de l’utilisation du carbone. »

Enfin, le GIEC insiste fortement sur l’urgence de la crise climatique et l’importance de mettre en œuvre des politiques climatiques efficaces :

« Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de notre planète. Tout retard supplémentaire dans l’action mondiale pour nous adapter et pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre nous fera manquer la fenêtre d’action pour assurer un avenir vivable et durable pour tous, fenêtre qui est déjà étroite et qui se referme rapidement. »

La mission du CCL est de construire une volonté politique pour un monde vivable. Le rapport de cette semaine confirme que notre mission est essentielle. Cela nous encourage à continuer.


Cet article est la traduction française de celui publié sur la page internationale du Citizens’ Climate Lobby.

Article original par Dana Nuccitelli, traduction par Marin Chaveyriat, bénévole chez CCL France.

CCL au forum des associations

CCL au forum des associations 800 600 Lobby Climatique Citoyen - CCL France

Notre présence au forum des associations en quelques images. Merci à tous les présents !

« Expérience productive et enrichissante !
Nous nous sommes partagé la journée sur le stand à 6 (Pierre, Sidonie, Marin, Héloïse, Olivier), mis à part Sidonie, très engagée, qui a fait le forfait complet 10h-17h, avec sa moitié et ses enfants en renfort pour la matinée.
Rencontre et discussion avec le maire de Paris Centre (1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements), très intéressé, et prise de contact avec ses conseillers en vue de la présentation du revenu climatique aux équipes de campagne.

Nous avons fait connaître l’association et ses objectifs à plusieurs dizaines de personnes, dont plusieurs vont peut-être nous rejoindre. Et très probablement même un futur membre actif de 16 ans qui débute son service national universel et a exprimé le vœu de dédier à CCL-fr ses 84 heures de travail correspondantes sur l’année qui vient…
Il était aussi amusant et instructif de comparer nos méthodes respectives pour alpaguer le chaland 🙂
Et enfin très utile d’entendre le feed-back des parisiens dans la perspective de l’amélioration continue de notre communication.
Bref, une expérience à renouveler là où on peut espérer un impact significatif, en fonction de nos disponibilités. »

Créons la volonté politique pour un monde vivable

Nous rejoindre

Adhérez

Donnez

Réseaux sociaux

Lobby Climatique Citoyen – CCL France © 2023 Les Crayons.Net